“Dransformation”
Construction d’un centre scolaire à Martigny
Concours ouvert 2025
6ème rang / 6ème prix
Extrait du rapport du jury:
Le projet s’insère finement dans le site sous la forme de 2 volumes organisant l’ensemble des espaces extérieurs et distinguant les usages scolaires et parascolaires, des programmes sportifs, rythmique et salle de gym, tout en proposant des expressions architecturales différentiées, reconnaissant par là-même l’hétérogénéité du contexte bâti du quartier de la Bâtiaz.
Au Nord-Ouest, le long du ch. de la Praille, un volume compact regroupe au rez le programme de l’UAPE et l’entrée de l’école, qui pour sa part se développe sur les 3 étages supérieurs.
Un glissement du socle permet d’une part de proposer à l’Est une entrée de l’école sous la forme d’un grand préau couvert, tout en permettant aux salles de vie de l’accueil parascolaire implanté au rez à l’Ouest, en plus de leurs façades ouvertes sur des prolongements extérieurs dédiés, d’amener au cœur de leurs espaces de la lumière zénithale par l’intermédiaire de lanterneaux profitant de ce décalage volumétrique.
Aux 3 étages supérieurs, l’entier des classes du programme scolaire attendu prend place dans une organisation compacte valorisant une circulation verticale lumineuse et généreuse faisant entrer la lumière au cœur des étages des classes par un important lanterneau en toiture.
Au Sud-Est, le long de la Dranse, les programmes de sports gym et rythmique, fortement sollicités par des usages hors des horaires scolaires, prennent place sur 2 niveaux dans un volume longiligne convoquant la morphologie de la halle existante.
Implantée de plein pieds dans le parc, la salle de gym a de ce fait, intrinsèquement pour vocation d’être une salle d’école et de quartier, tant pour des fonctions sportives, que de réunions ou des événements à l’usage des habitants. Le rez au niveau parc, regroupe la salle, ses programmes connexes et les vestiaires. A l’étage supérieur, directement en lien avec la deuxième entrée profitant de la connexion à la promenade de la Dranse, la salle de rythmique est implantée au-dessus des programmes servants du rez, permettant ainsi un accès indépendant mais également un usage en balcon de la salle de gym lors de certains événements.
Cette implantation est complétée au Sud par un kiosque animant la programmation publique du parc paysager valorisant la présence de la meunière.
Ainsi ces 3 éléments articulent du Nord au Sud, l’entier du vide en générant plusieurs espaces structurants à l’échelle de l’école et du contexte : place d’entrée du complexe scolaire et de quartier, préaux et terrain de sport, gradins et escalier d’accès à la Dranse, parc public paysager,espaces extérieurs UAPE, noue paysagère, etc.
S’inscrivant dans cette discontinuité de formes et d’expressions architecturales, chaque entité bâtie développe une réponse constructive spécifique.
La halle sportive propose également une mixité au sens d’un socle en béton au rez permettant de s’appuyer contre la digue et de gérer les enjeux statiques d’une construction contre terre, alors qu’à l’Ouest et à l’étage, une structure en bois est proposée qui réutilise pour ses fermes une partie des sommiers de la halle existante, en créant par le nouvel assemblage de ces poutres, un nouveau dispositif de lanterneau participant à son identité.
Plus globalement le projet propose la mise en œuvre de matérialités variées proposant une approche favorisant le matériaux biosourcés, le réemploi et la durabilité.
Ainsi les éléments constructifs issus de la déconstruction des halles existantes, sont réutilisés, notamment en plus des sommiers en bois formant la charpente de la halle de sport, les poutres et poteaux métalliques pour les couverts à vélos, la couverture de l’accès à la STAP, ou encore la structure du kiosque du parc.
Cette démarche s’accompagne également d’une stratégie sobre et intégrée du point de vue de la durabilité, avec des réponses passives, tant en termes d’apport de lumière naturelle, de protections solaires ou de la ventilation naturelle des espaces, ainsi que bien entendu la valorisation de l’énergie solaire et des eaux météoriques.
D’une manière globale, le projet prend très clairement le parti du respect du contexte existant et de la valorisation des espaces publics qu’il crée à destination du quartier avec des espaces à matérialité plus minérale au Nord, permettant la multiplicité et la polyvalence de leurs usages et surtout d’offrir une place tant à l’école qu’au quartier, et au Sud, un aménagement arboré et paysagé en lien avec la voie verte et la présence de la renaturation de la meunière.
Proposant une vision holistique et sociétale d’un développement durable, cherchant, dans un postulat affirmé, à réinterpréter et dans une moindre mesure à réutiliser des éléments présents pour former une identité à la fois nouvelle et familière de la future école de la Bâtiaz, il propose par des réponses spécifiques et singulières, un projet très justement dimensionné qui respecte l’esprit et l’identité du lieu dans une recherche pertinente d’économie des moyens à mettre en œuvre, et de qualités d’espaces publics à créer.
Avec Lüchinger+Meyer, ingénieurs civils
Transformation d’un chalet d’habitation en bâtiment administratif, Val-d’Illiez
Réalisation 2025
Au cœur du village de Val-d’Illiez, un chalet historique datant de 1891, marqué par le temps, se transforme en une nouvelle maison de commune.
L’édifice, à l’abandon, est dans un état avancé de délabrement. Seuls les façades et les éléments présentant un intérêt patrimonial sont conservés. À chaque niveau le bâtiment est surélevé pour offrir la hauteur d’étage nécessaire à sa nouvelle fonction. Cette « élévation » par empilement s’effectue par un procédé aussi prodigieux qu’archaïque, un homme et un cric. Prouesse rappelant que l’action humaine, aussi modeste soit elle, peut parfois déplacer des montagnes (ou un bâtiment).
À l’intérieur un nouveau corps se développe, les planchers se raccordent aux nouvelles ceintures de bois, réinterprétant les plafonds existants par le biais d’un quadrillage de caissons techniques. Un noyau parasismique central organise et distribue les espaces, tout en abritant les services.
La transformation de ce chalet historique invite à une réflexion profonde sur la rénovation du patrimoine. Plutôt que de figer l’histoire dans une restauration d’un bâtiment achevé, le projet propose une transformation vivante, où chaque strate de l’édifice s’affirme et se raconte. Le jeu des façades est une conversation avec le temps : les ouvertures anciennes, même celles modifiées au cours du temps, sont préservées et se voient enrichies de nouvelles percées. Ainsi, l’histoire du lieu est prolongée, l’habitabilité des espaces est améliorée et la nouvelle maison de commune peut s’installer.
Un projet de Madeleine architectes et François Nantermod
Centre médical et crèche UAPE à Evolène
Concours 2022
1er rang / 1er prix
Extrait du rapport du jury:
Le programme est réparti dans deux bâtiments distincts, le premier, vertical et étroit, s'implante au nord du site, contre le mur de la salle polyvalente, perpendiculairement à la pente. Il redéfinit l'esplanade du parking et complète le complexe scolaire en lui donnant une façade nord orientée vers l'accès principal et le centre du village. Ce bâtiment accueille le centre médical dans ses 2 niveaux supérieurs, accessible directement depuis le parking qui lui est dédié. La salle multi-usages, prolongée par un préau couvert, occupe le rez inférieur, dans le prolongement de la salle polyvalente existante, avec l'UAPE en galerie.
Ce dispositif offre une excellente flexibilité d'usage entre ces deux salles très utilisées par les collectivités locales, avec une nouvelle entrée de plain-pied à ce niveau.
Un second bâtiment horizontal d'un niveau prend place, dans la partie plate du terrain au sud-ouest de l'école. Il accueille la crèche. Sa silhouette basse et sa toiture végétalisée lui permettent de se fondre dans le site et d'offrir un accès et des prolongements extérieurs de plain-pied, ainsi que de bonnes conditions de lumière pour l'ensemble de ce programme.
Par sa volumétrie, son rapport à la pente et sa matérialité, le nouveau bâtiment vertical reprend et poursuit la recherche d'analogie avec les maisons d'habitations d'Évolène amorcée par les architectes qui ont construit l'école, l'inscrivant ainsi dans la continuité du bâtiment qu'il complète, mais aussi de l'histoire et de la culture de la vallée. À l'inverse, le bâtiment de la crèche s'apparente plutôt à une construction utilitaire semblant, au premier abord, répondre simplement à son usage. Une lecture plus attentive des images révèle toutefois une volonté de recherche d'éléments narratifs basés sur la construction et les assemblages, à poursuivre dans le développement de l'expression du projet. Quoi qu'il en soit, les auteurs évitent le piège de la référence littérale à l'architecture vernaculaire et la reprise directe d’élément pittoresque dépourvus de substance.
La dissociation des programmes et l'implantation intelligente des 2 constructions, dont les formes sont adaptées à leurs fonctions et à la topographie, permettent de restructurer le site avec une grande économie de moyens.
Avec Ingphi Lausanne
Transformation d’une maison dans les vignes, Aigle
Réalisation en auto-construction - 2020
Le contexte vigneron du bâtiment existant inspire des qualités spécifiques à la nouvelle intervention. Les murs de pierres intemporels contrastants avec la vigne en perpétuel changement au fil de l’année.
La nouvelle enveloppe thermique de la maison renforce les ordres horizontaux de la façade en épaississant la partie centrale d’une couche de liège brulé à la flamme vive. Cette technique expérimentale empêche l’oxydation de sa surface et le dote d’une teinte noirâtre.
La spatialité intérieure est reconfigurée pour répondre aux besoins des nouveaux habitants. Les murs de l’étage de vie sont partiellement supprimés, et la notion de pièces avec. Une cuisine sur pilotis est ajoutée à ce système d’inter-espaces. À l’étage, le généreux hall de distribution s’attribue une partie de la fonction de la salle de bain pour les trois chambres à coucher.
Un projet de Madeleine architectes et François Nantermod
Crédit photo: Olivier Di Giambattista
Crédit vidéo: Antoine Béguin
Transformation énergétique d’une villa mitoyenne, St-Légier-La Chiésaz
Réalisation - 2019
Situé en lisière d’un coteau boisé de St-Légier-La Chiésaz et d'un quartier de villas jumelles, ce projet de rénovation énergétique s’inscrit sur la moitié de l’une d’entre elles. Faisant écho à sa situation, un dialogue visuel et haptique s’établit entre une nouvelle peau en liège et le crépi existant de sa jumelle, entre le végétal et le minéral, entre le lisse et le rugueux. Une légère résille métallique complète la mue et remplace les parapets en béton préfabriqués qui, sciés, sont réutilisés comme aménagement de jardin.
Un projet de Madeleine architectes et François Nantermod
Crédit photo: Olivier Di Giambattista
Madeleine — Architectes Sarl
︎ madeleinearchitectes
Architectes EPF SIA ARB.
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